ÉLAN
Personne ne pourra sur la terre savoir
Combien j’aime les silhouettes
Des puissants paquebots ancrés, rouges et noirs,
Dans les ports bleus d’Afrique où tournoient les mouettes.
Ô mes chers paquebots pour un jour à l’écart
Du large où le destin se joue,
Que soit ma face au vent la figure de proue
De vos avants tournés du côté du départ !...
Lucie DELARUE-MARDRUS (1874-1945)
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JE VOUS PARLE D'AMOUR
Je vous parle d'amour ce soir,
Pas de fleurs sèches ni d'agonie d'oiseaux,
D'amour à la première lettre d'un alphabet intime,
Pour les amoureux de ce siècle, je renouvelle le décor,
Des arbres d'un vert tendre et des fleurs printanières
À offrir sans compter à l'élue de son cœur,
Je vous parle d'amour en ces temps douloureux
Où le ciel déchiré pleure de toutes parts
Ses merveilleux étés, où les hommes revêtus
D'une tunique sombre, redeviennent des loups
Toutes griffes dehors, je vous parle d'amour
Pas d'un vernis doré qui s'écaille et qui rouille
À la première pluie, je vous parle d'amour
Quand la lumière se fige au cadran des yeux noirs,
Que les ombres s'écartent aux mots de la passion.
Marie-José PASCAL - France
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PERCE-NEIGE
Enseveli sous la neige
je salue ta patience
perce- neige,
attente secrète nourrie
au terreau des racines.
patience de ton bulbe
qui consent à germer
à l’humus sans fond,
qui retourne la terre
de fond en comble.
Gonflé de sève
tu pourfends la terre
tu jaillis, perces la glace,
je salue ton audace
vaillant soldat de l’hiver
tu braves grésil,
neige, aspires
tous les sucs de lumière.
Nettoyé de la boue,
perce-neige,
tu pointes ton éclat blanc
au cœur vert espérance.
Michelle GRENIER - France
http://www.michellegrenierpoete.com/
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HONFLEUR
Dans le matin frileux, sans bruits inopportuns,
La nuit ne retient plus sa noire pèlerine ;
L’orbe carmin se vêt d’une brume ivoirine ;
La rieuse s’abreuve où cinglent les embruns.
Dernier vaisseau fidèle aux nautiques défunts,
Emblème épris d’azur que l’air salin burine,
L’église consacrée à Sainte Catherine
Exalte d’un faubourg les aspects peu communs :
Pictural manuscrit d’un écrin pittoresque,
Les étroites maisons, telle une immense fresque,
Nous marquent d’une empreinte au cœur de prime abord ;
Les fins coursiers de l’onde, enfants des caravelles,
Appréciant l’escale en l’historique port,
Rêvent de rives d’ambre et de brises nouvelles.
Jean-Jacques CHIRON - France
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ATTENDEZ-MOI SOUS L'ORME
Depuis des mois des ans
Des heures et des jours
La belle
Marion en pleurs
Sous l'orme attend l'amour
Et l'orme devient mort la belle attend toujours
Attendez-moi sous l'orme lui avait dit le
Roi
Et l'orme devient mort la belle attend toujours
Attendez-moi sous l'orme lui avait dit le
Roi
Et depuis ce jour-là
La belle
Marion en larmes
La belle
Marion en larmes
Sous l'orme attend l'amour
Mais les années se passent
Et les mois et les jours
Le
Roi n'arrive pas
Il oublie ses amours
Le
Roi est sous les armes
Et n'entend pas les pas
De la
Belle
Marion
Qui sanglote sous l'orme
Et n'entend pas les pas
De la
Belle
Marion
Qui sanglote sous l'orme.
Poème : Jacques Prévert (1900 - 1977)
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LE CYGNE
Toi, mon beau cygne, tu nages sur le lac
Quand vient le coucher du soleil, il n'est jamais trop tard
Déploie tes ailes, tu es fier
Tu fais face à la magnifique princesse du rivage
Souris mon beau cygne, profite de la vie
Apprécie... Tu as maintenant trouvé ta femme
Ce véritable amour brille dans le ciel
Les étoiles dansent pour nous au clair de lune
Toi, le grand amour de ma vie
Toi, le grand amour de ma vie
Toi, le grand amour de ma vie
Toi, le grand amour de ma vie
Vole, mon beau cygne
Tu es le roi du lac
Quelle vue magnifique
Souris, mon beau cygne
Tu es l'amour de ma vie
Tu es toujours dans mon cœur
As-tu deviné que la princesse est la meilleure ?
Avec de jolies branches, elle construira ton nid
Tu es libre de venir t'installer sur son lac
En fait, tout ce dont tu as besoin est de te poser
Prie pour le soleil et tu seras au chaud, en sécurité
Le chemin de ta lumière est dessiné par les étoiles
Déploie tes ailes et sois courageux dans la nuit
Tu deviendras le roi de mon cœur
Vole, mon beau cygne
Tu es le roi du lac
Quelle vue magnifique
Souris, mon beau cygne
Tu es l'amour de ma vie
Tu es toujours dans mon cœur
Toi, le grand amour de ma vie
Toi, le grand amour de ma vie
Toi, le grand amour de ma vie
Toi, le grand amour de ma vie
Vole, mon beau cygne
Tu es le roi du lac
Quelle vue magnifique
Souris, mon beau cygne
Tu es l'amour de ma vie
Tu es toujours dans mon cœur
Mon beau cygne
Toujours dans mon cœur
Traduction - Rose - Principauté de Monaco
Pour écouter la chanson :
https://rosetheprincessoftheenvironment.bandcamp.com/track/the-swan
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TSARSKOÏE SELO
Les yeux des statues nous fixent inconsolables.
Qui a jamais pensé au deuil des arbres en automne ?
À leur désespérance saisonnière,
Au sacrifice d'un ultime hommage,
À ce mépris de la feuille tombée
Jetée aux quatre vents de tous les siècles ?
Destin funeste de la poussière des arbres
Dans la confusion somnolente des hommes.
Ce soir encore la carcasse de la serre rouille
Au crépuscule ; et sur les volets clos, le lézard
Est plus libre que moi qui sait où se trouve la tombe du chien.
Martine BIARD - France
"Les Corridors implacables"
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ALAZAÏS
Une nuit, j’ai rêvé de toi, Alazaïs
Au pied de Montségur et loin de tous les vices,
Tu étais là, grande et belle brune aux yeux noirs
Travaillant très dur, de bon matin jusqu’au soir.
Tu vivais là, jeune et très jolie bergère
Entre Lastour, Quéribus et les Corbières
Le soir, tu écoutais les prêches Cathares
Et leur lumière était celle d’un grand phare.
Le Moyen-Age, c’était l’ère des mâles
Siècle de dureté physique et morale
Huit cent ans infranchissables nous séparaient,
Tu ne me connaissais pas, mais je te voyais.
J’ai vu les sinistres gueux de l’Inquisition
Rafler tous les habitants de ton village
Car dans mon temps, on a une télévision
Qui permet de voir des scènes d’un autre âge.
Et j’ai bondi lorsque les soudards t’on saisi.
Et alors, je me suis projeté dans ton temps
Car l’appareil permet de voyager aussi
Dans le temps et l’espace, tout comme le vent.
J’ai hurlé et sauté sur ces sinistres rats.
Leurs épées nues étaient près de me transpercer.
Mais j‘étais là, avec mes commandos-paras.
Car dans ce corps d’élite, je suis officier.
Nos fusils retentissants comme cent tambours
Décimèrent les faux et ignobles prêtres
Puis, mes soldats dans leurs temps s’en retournèrent
Et nous étions face-à-face dans notre amour.
J’ai donc franchi huit siècles pour te rencontrer
Et j'ai décidé auprès de toi de rester.
Dans ta petite maison, tu m’a emmené
J’y ai vécu une simple vie de berger
Notre amour qui n’aurais jamais du voir le jour
A franchi les siècles et continuera toujours.
Jeff Coubau - France
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PLAIDOYER POUR LE BÉNÉVOLAT
1
Qu’il soit plombier- zingueur, maçon ou bien poète
Il n’est point de frontières pour le bénévolat
Lorsque le pauvre enfin a tiré la sonnette
Pour fuir cette misère qui s’accroche à ses pas.
2
Il faut broder, Ami, ces bouquets d’espérance
Dans ce monde incertain où règne l’égoïsme
Ou le chacun pour soi est nimbé d’insouciance
Les valeurs ne sont plus des gages d’héroïsme.
3
Combien d’espoirs fanés en lugubres palabres
Pour le paumé d’un soir en quête d’un destin
Et qui désemparé suspend son âme à l’arbre
Ne sachant plus très bien où poser son chagrin.
4
Il en faut du courage pour raviver la flamme
Au milieu des envieux qui bêlent à foison
Qui dénigrent le juste en lui ôtant ses larmes
Des marchands d’orémus aux prôneurs d’oraisons.
5
Faites fi des « y à qu’à » et des vils « faut qu’on »
Car point de symphonies pour ceux qui ne font rien
Encourageons l’amour ou se meut le pardon
Il n’est pas défendu de se nourrir du bien.
6
Pour l’homme qui s’évertue à moudre le bon grain
Sans rechercher la gloire ou la consécration
Il n’est point de crédits pour échanger son pain
Ni même de concours ni de sous échelon.
7
Ô vous les chevaliers de notre République
Valeureux d’Artagnans de la bonté suprême
Unissez vos efforts pour la gent publique
Qu’importe le fardeau si la joie est extrême.
8
Je vous aime compagnons comme on aime une mère
Des louches entendeurs, triomphez de l’humain
Ô vous, porte-flambeaux, citoyens de la terre
Le bilan d’une foi ne se conteste point.
9
Soyez des êtres purs au milieu des alarmes
Et respectez toujours ceux qui vous rendent vie
Comme on salue un mort à la veillée des armes
Grappillons dans vos yeux cette étoile qui luit.
10
Combien de nuits passées à l’ombre d’une lampe
Pour aider l’indigent, la veuve ou l’orphelin
Pas besoin de discours sous les feux de la rampe
Un bénévole rassure lorsqu’il vous tend la main.
Stephen BLANCHARD - France
Président de l’Association « les poètes de l’amitié – poètes sans frontières »
Médaille d’Or de la Société d’Encouragement au Bien
Médaille d’Or du Ministère de la Jeunesse et des Sports et à la vie associative
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ENVOÛTÉ
Quand
Les muses me désertent
que ma plume ne fait
qu’écorcher chaque page
de mon journal intime
avec des mots maussades
des rimes sans raison
Quand
Mes vers se racornissent
comme une vielle peau
qu’ils mettent en parenthèse
l’amour désengagé
et s’épuise à en mourir
J’ai mal à ma mémoire
Quand
l’avenir s’obscurcit
dans le moment présent
dans la lutte constante
de peindre des images
de sentir les mots
couler comme une source.
Quand
les maux sont si durs
que la chose écrite
n’a plus du rêve le sens
je maudits les sirènes
les filles de Nérée
qui en cœur nous chantent
Alléluia, Alléluia¨...
Claude DUSSERT - France
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INSTANTS
Je suis resté des années à ta porte
sans oser entrer.
Ces instants ont eu leurs secondes
que je n'ai pas comptées
sur le canevas gris
des jours et puis du temps.
Un jour,
mon cœur s'est alors faufilé par la serrure.
Dans le verrou mon âme s'est ensevelie
et sur la poignée ma main s'est affermie.
Maintenant, j'invente les portes qui manquent
pour me croire en vie.
Jean-Marie LECLERCQ - France
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LA HUIDA
La huida constante es una dulce estrategia
que matiza las distancias con los otros
y se asemeja a los cielos grises en los días sin viento:
desafíos de tiempo que me arropan
y me alejan de un sol que solo aprecio
en su condición de hipótesis.
Así pasan los días,
sin riesgo, sin contornos:
puro éter.
Miguel Ángel REAL - España / Francia
LA FUITE
La fuite constante est une douce stratégie
qui nuance les distances avec les autres
et ressemble aux ciels gris lors des jours sans vent :
défis de temps qui me protègent
et m'éloignent d'un soleil que j'apprécie seulement
dans sa condition d'hypothèse.
Les jours passent ainsi :
sans risque, sans contours :
de l'éther pur.
Traduction Miguel Ángel REAL - Espagne / France
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ARDEURS
Ardente radiance
De l’envie partagée
À profusion d’effusions
Créance sans sang
Aux lettres de noblesse
De l’obligeance gratuite
Instantanéité sans incongruité
D’être rempli par son propre vide
Pour entonner le chant de la vie
Éperdu d’avance
Certain que l’on y restera
Au demeurant
Et pourtant
Pour autant
De sentiments
Danser la densité
Leçon de mouvance
Éclatant éclaireur
Gravitation énamourée
Olivier Félix HOFFMANN - France
https://Facebook.com/ethnopoete/
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"DANCE ME TILL THE END OF LOVE"
Mes danses sont un plaisir qui dépasse tous les autres
Je paillette
Il fait grand jour dans la nuit
Reine du disco
Je frétille, me trémousse
En farandoles sauvages ou gentillettes
Transe
Pas folkloriques
En frénésie
Rock'à'bili
Sirtaki
Sons envoûtants
Je tourne et m'étourdis
Sons métalliques
Je chaloupe
les tourbillons
Les sauts
Sont mes fados
Laure FERROUD PLATTET - France
Le titre du poème est celui d'une chanson de Léonard Cohen
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Nadine CAPIRCIO - France
"Murmures et frisons" (2022)
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LE PEINTRE POÈTE
Au diable la transmission
Au diable le posthume
Au diable le divin, la grâce
Seul l’instant
Seul l’élan
La trace du dialogue des éléments
Le colérique, le mélancolique, le sentiment
Gonflent mon sang Grand Sud, mon sang volcans
Je ne suis ni fabricant de phrase
Ni tailleur de plume
Comme le voudrait Poindron,
Je ne cisèlerai pas la pierre
Je suis sans mission
À l’ingrat des mots
À leurs chocs, leur dédain, leur union
Au faîte de leur spirale
Enracinée dans le fond des ciels, des terres
Au plus près des ombres, des lumières
Mon entière soumission
Ma force dans la gestation
Je tends des mort-nés aux friands
Ils en font des né-vivants
Dans
Les branches dépouillées
Les orgues rauques, fières, amères
Les bruyères vipérines que l’on ne peut dompter
Les kaoris petits et les grands géants
Et l’eau, toujours l’eau
Qu’elle soit de vie, de mer, de rivière, de ruisseau
Qu’elle stagne dans les lacs, les mares, les caniveaux
Se dessinent sans cesse des mondes nouveaux,
Des chemins,
Des parcours-précipices
À plonger
Dans le Temps qui nous tue
Anne-Marie Jorge PRALONG-VALOUR - Nouvelle Calédonie
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BEAU MAL ÂME
Je suis sur ma corde, noir, me balançant dans le grand vide au-dessus de mon désespoir. La tête ennemie n'est pas coupable, elle porte ses vielles rides, ses masques, ses anciennes, ses grâces, en avant, en arrière, balbutiante, rieuse, étonnante, mièvre et touchante, folle, folle encore, folle à attendre, folle à la douceur de son chanvre.
Elle n'a pas été au champ d'honneur. Elle n'a pas crié victoire. Elle attend, elle s'attend, sa vie, son cœur, son âme était ailleurs. Elle survit, dans le repos, dans le bonheur, dans les foires, dans les aigreurs. Elle survit plus forte encore que le poison, que la douleur. Elle se lève, elle se crie, elle s'efface. Elle est rebelle, forte et revêche. Ignorante, impassible, touchante, donnant du tu aux vieilles dames. Sournoise, agressive, prometteuse, époustouflante, livresque, éternelle, mage, féconde, à sa barre, à son champ, jamais là, présente, plus intense que la nuit noire.
Elle a sa mauvaise tête, ses grandes erreurs, ses effluves trop prêtes, trop vieilles, une forme de laideur qu'elle a enfoui dans ses métamorphoses. Balbutiantes, honnêtes, ravageuses, trop prêtes, sereines, indécises, longues, étroites, libres, fugaces, presque jamais à sa place.
Elle a sa mauvaise tête, sans tarder, sans prendre, sans lâcher, sans rendre, les soubresauts en attente de la saison qui passe, à court de vent, à court de rythme, à court d'espace.
Je suis sur ma corde, noir, à glisser au fond de mon désespoir. Ni trop tôt, ni trop tard, sans mordant, sans douleur, à rêver d'autres choses, à rendre à la vieille lune quelques pétales de ma vieille rose.
Oh !!! Ignorances de mon dédale !!! Resplendissez moi quand je tombe !!! Léger, sans espérance, dîtes moi autre chose, à votre rythme, à votre dose, à nouveau, à toujours, prête à autre chose, à mon bonheur, léger, pris à mon éventail, de haut en bas, doux, rageant, presque fatal.
Fabrizio DI CARMINE - France / Italie
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SUR LA POINTE DES PIEDS
J'accroche à tes chaussons le ruban du bonheur,
Cousu avec patience, au fil des jours enfuis,
Puisses-tu virevolter sur le chemin brillant
Où tu cherches ta place, à l'instar des étoiles,
Ce feu qui te brûle les veines, cette ardente passion
Ressentie dés l'enfance, ne la laisse pas échapper !
Vole ! Vole ! À l'oiseau sa plume si légère
Et à la biche aux bois, sa grâce éphémère,
Et que dans ton regard aux éclats de cristal,
Cette flamme magique se reflète toujours !
Le rideau de velours glisse sur nos souvenirs,
Je m'en vais maintenant sur la pointe des pieds
Dans un dernier baiser.
Marie-José PASCAL - France
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MIGNONNE, ALLONS VOIR SI LA ROSE
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
À point perdu cette vêprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.
Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautés laissé choir !
Ô vraiment marâtre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir votre beauté.
Poème : Pierre DE RONSARD (1524 - 1585)
Peinture : François Boucher - Jeune femme avec un bouquet de roses (1703 - 1770)
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PROVENÇAL CRÉPUSCULE
Sensible à l’horizon, le jour brisé se sauve,
Laissant, sous les cieux constellés,
Sur le miroir lunaire, enseigne du mont chauve,
La nuit poser ses noirs scellés.
Un parfum de lavande orne d’un voile mauve
L’incandescence du couchant ;
Négligeant ce tableau touchant,
Sensible à l’horizon, le jour brisé se sauve.
Fort loin du fleuve magistral,
Qu’effleure sans fin le mistral,
Dressant sa forme ultime en une frange fauve,
Sensible à l’horizon, le jour brisé se sauve.
Jean-Jacques CHIRON - France
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INSTANCES
Une fleur en instance,
habitée par le temps,
en instance de chute.
Le temps qui décide
ne freinera en rien
cette chute
en instance.
Jean-Marie LECLERCQ - France
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C’EST du PASSÉ
Le temps se diffractait jusqu’à l’inexistence
Les anonymes mouraient par millier chaque jour
Les journaux en série propageaient l’évidence
Ce siècle ne serait, pour beaucoup, que silence.
Les pleurs d’une mère parfois sacralisaient
Le malheur résonné par un cri de souffrance
Symbolique image ‘le temps est suspendu’
Au tir de mortiers sur la force publique.
À quoi bon s’alarmer, l’affaire s’est passée
Il y a quatre jours, c’est dire l’éternité
À qui peut bien servir ces infos sur le monde
Quand chacun de nous-mêmes empêtré dans sa vie
Ne réalise plus que le temps l’escamote.
Claude DUSSERT - France
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LÉGION DE PLUIE
Je remplis le vase bleu ocre
Je charge le programme de déconstruction
Il est minuit et demi...
Sec et mat comme la science des oiseaux
Je veux rentrer dans le couvent avec toi,
Amandes et folle nuit
Il y a des hérissons qui se structurent
Grâce à la légion des tueurs sous la pluie
Légende, mon quartier est un bois fermé
Frontière j’aime la harpe et le vacarme
Eux sont malades et cruels...
J’ai vu une ville fantôme pas très loin de Bordeaux
Où le parc du château
Est une mairie pour une république canaille
Le canton est déserté
L’édile, la maquerelle
Le milieu et les clefs
La yourte langoureuse
Le message est dans ma poche
Le taureau a été sacrifié dans le bas empire
En Andalousie,
Aspirateur ultra fin
Lente gomme d’acacia...
Hicham DAHIBI - France
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Poème de Fred Hall (US Air Force) découvert lors de ma visite au Musée des Alliés - Berlin
Poem by Fred Hall (Us Air Force) discovered during my visit to the Allied Museum - Berlin
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LORRAINE, FILLE DE FRANCE.
Tes débuts se perdent dans les froides brumes
D'une nuit de Noël où fut assassiné
Dagobert d'Austrasie, dans la nuit sans lune
En la sombre forêt de la blonde Stenay.
Une de tes filles, pauvre paysanne
Venant de Donrémy, montre la Voie Sacrée
Pour que cette nation, sorte enfin du drame
Et boute loin d'ici, les ennemis Anglais.
Au sommet des nations, le fier coq tu guides
Lorsque tes merlettes, sont lâchement tuées
Sous des rois en jupons, et à l'esprit vide
Dans un siècle qui voit, ton duché dispersé.
Plus tard devant Verdun, où sombre la nation
Ton sol s'imprégnera, du rouge sang sacré
Saisissant dans leurs mains, les étoiles marrons
Tous tes enfants liront la Colline Inspirée.
Et soudain quand viendra, la noire croix gammée
Tu soutiendras l'esprit de la délivrance
Ta belle Croix venant d'un général aimé
Apportera à tous, la grande espérance.
Quand tu es affaiblie, Lorraine, et sans amour
Le peuple de Gaule trempe dans le malheur
Mais l'espoir et la joie sont toujours de retour
Lorsque ton nom sacré est remis à l'honneur.
Jeff Coubau - France
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POUR TOI
Je veux être la vague qui couvre ton corps
Une étoile pour m'accrocher à ton ciel
Le vent pour glisser sur ta peau
L'eau pour caresser tes lèvres
Être un nuage pour te cacher du soleil
Un rayon pour ton visage
Un soupir sur ta vie
Un parfum volant sur tes désirs
Une parole pour danser sous ta plume
Une feuille pour écrire tes mots
Une corde musicale pour tes mains
Un livre ou tu m'a lu
Être les ailes de ton âme
Le battement de ton cœur
La vie de ta vie
Le sentiment de ton bonheur
Je veux être la vague qui couvre ton corps
Une étoile qui file sur ton âme
Une poussière dont la finesse est l'or
Dessiner les courbes de ta vie
Je veux être la vague qui couvre ton corps
L'amour qui t'aime
Le désir qui brûle ta peau
Une feuille pour écrire tes mots
Je veux être celle qui t'aime
Celle qui te désire
Celle qui se meut en toi
Celle qui soupire de plaisir
Celle qui veut vivre dans ta vie
Être les ailes de ton âme
Le sentiment de ton bonheur
Sur le chemin de ton âme, être à toi
Marzhina - France
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AIMEGALOMANIE
De même
Que la musique est rythme
Ne m’aime
Que celui qui l’mérite
De mes songes je suis l’ermite
Errant en de fantasmiques sites
Des terres d’éther hétéroclites
J’oublie d’être est suis amnéxiste
Je n’suis pas à vot’ goût, vous m’dites
Mais ne m’aime
Que celle
Qui l’mérite
Pascal DANDOIS - France
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LE CHAT ET LE SOLEIL
Le chat ouvrit les yeux,
Le soleil y entra.
Le chat ferma les yeux,
Le soleil y resta.
Voilà pourquoi, le soir,
Quand le chat se réveille,
J’aperçois dans le noir
Deux morceaux de soleil.
Maurice CARÊME (1899 - 1978)
L’ARTISTE
Il voulut peindre une rivière ;
Elle coula hors du tableau.
Il peignit une pie grièche ;
Elle s’envola aussitôt.
Il dessina une dorade ;
D’un bond, elle brisa le cadre.
Il peignit ensuite une étoile ;
Elle mit le feu à la toile.
Alors, il peignit une porte
Au milieu même du tableau.
Elle s’ouvrit sur d’autres portes,
Et il entra dans le château.
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PURPLE SKY
Somewhere, at the foot of a rainbow,
The flower hidden by the princess grows...
She is the golden rose of the Mediterranean Sea.
Somewhere, on the mountain that shines for Monaco,
The blue rose blooms
For the great delight of the Angel Heart.
Somewhere, under a purple sky,
The robin sings for the earth.
Rose - Principality of Monaco
CIEL VIOLET
Quelque part, au pied de l’arc-en-ciel,
La fleur cachée de la princesse grandit...
Elle est la rose d’or de la mer Méditerranée.
Quelque part, sur la montagne qui brille pour Monaco,
La rose bleue éclot
Pour le grand bonheur du cœur d’ange.
Quelque part, sous un ciel violet,
Le rouge-gorge chante pour la terre.
Traduction - Rose - Principauté de Monaco
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UNE PINCÉE D'AMOUR
Tu as toujours une petite place dans mon cœur
Garde moi une petite place
Poupée psychédélique
Regarde moi
Poupée hallucinante,
Écoute le vent
Regarde le ciel
Je suis une étoile
Tu m'y verras
J'incarne l'amour
Les femmes c'est toute ta vie
Tu incarnes l'amour de la femme, de la vie, du monde et de tout ce qui compte vraiment,
Ce qui compte pour nous dans ce monde
Dans ce monde où le cœur a du mal à trouver sa place.
Laure FERROUD PLATTET - France
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THE WILD ROSE
A seed of rose had been planted
Along the Mediterranean Sea
She waited for the moon to meet sunshine.
But, the sun hid behind the mountain.
Then, the rain started to fall
And the rose fastly faded away.
The flower that smiled yesterday
Died in silence the day after,
When the poppy grew in the field
Somewhere on a hill of Italy.
Rose - Principality of Monaco
LA ROSE SAUVAGE
Une graine de rose avait été plantée
Sur le bord de la Méditerranée
Elle attendait que la lune rencontre le soleil.
Mais le soleil s'est caché derrière la montagne.
Alors, la pluie se mit à tomber
Et la rose s'est rapidement fanée.
La fleur qui souriait hier
Est morte en silence le jour d'après,
Quand le coquelicot a poussé dans le champ
Quelque part, sur une colline d'Italie.
Traduction - Rose - Principauté de Monaco
"The Poppy Field" (2019)
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QUI A BRÛLÉ MES AILES ?
Qui a brûlé mes ailes sauvages et rebelles?
Noircies et calcinées, je les sens dans mon dos,
Moignons de liberté. Quels effroyables maux
Ont englué mon corps ? Je regarde le ciel
Boiter à l’infini ses rêves interdits.
Et me voilà frileux, cloué sur le bitume,
Bancal sur la grève où suffocant je hume
Une odeur de mazout et de vagues cambouis.
Qui a plombé mes ailes ? Moi, le Fou de Bassan
J’éclaboussais la mer, vertige fabuleux,
Grisé par les embruns et l’azur éclatant.
La marée est si noire que les lames de fond
Chavirent dans mon âme l’opéra des bas-fonds,
Cri de mon agonie, qu’il alerte le monde !
Michelle GRENIER - France
http://www.michellegrenierpoete.com/
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LA LUCE
Il fiume scorreva da un tempo antico.
Quando l’odore della mimosa era nell’aria,
La Dama d’Oro prese une penna e scrisse la storia,
Mentre lei si fermava orgogliosamente sulla riva.
Aveva in mano una lanterna
Per chiamare il pescatore.
La sua luce è stata vista fino all’America,
Dove Virginia è per gli amanti.
Virginie LELARGE - Italia
LA LUMIÈRE
La rivière coulait depuis un temps antique,
Lorsque l’odeur du mimosa était encore dans l’air.
La dame d’or avait alors pris un crayon pour en écrire l’histoire,
En se tenant fièrement sur le rivage.
Elle avait une lanterne à la main,
Pour appeler le pêcheur.
Sa lumière a été vue jusqu’en Amérique,
Où la Virginie est pour les amoureux
Traduction - Virginie LELARGE - Italie
"Le luci di Ventimiglia brillano su di me" (2021 - version italienne)
"Ventimiglia's lights shone on me" (2021 - version anglaise)
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NAPLES L’INSOUMISE
Ruelles chaotiques
aux façades noircies...
Le linge flotte
grisâtre et délavé,
des odeurs de poisson grillé
et de sauce tomate mijotée
embaument l’atmosphère,
les enfants
qui sautent
de marche en marche
rient aux éclats,
Rosella appelle Mario
depuis sa fenêtre
il la salue bruyamment
"Ciao Bella",
Renzo chante
un air d’opéra...
La pauvreté viscère la ville
mais
la joie demeure.
Aurèle ST. PIERRE - Canada
"Peintures d'Italie" (2020)
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MOI J’ M’ L
JE tue IL
moi J’m’ ELLE
IL est dur comme un roc
insensible, irascible
JE tue IL
car J’m’ ELLE...
ELLE est bleue
douce et belle
comme on rêve
comme on veut
blanche de ses écumes
chaude de ses soleils
JE survis
car
J’m’
ELLE
JE survis
grâce
à ELLE
La Méditerranée
aide les condamnés
les mourants
les vivants
tous ceux qui n’ont plus d’ailes.
Tessa WEISS - Suisse
"Les abîmes d'un soir" (2020)
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MES ANNÉES SICILIENNES
Une île de pêcheurs
de couscous au poisson
de rêve d’eaux turquoise
et de chats sur les quais.
J’ai posé mes paquets
et puis je suis restée
bercée par tes bras forts
et tes yeux amoureux.
J’aimais les doux matins
dans le café du port
où j’écrivais sans fin
des poésies d’amour.
Je pense avec bonheur
aux grands pins parasols
et au chant endiablé
des oiseaux du grand large.
Mes yeux clairs de nordique
ont conservé le bleu
le bleu profond et pur...
... mes années siciliennes.
Willa PEETERS - Belgique
"Mes années siciliennes" (2015)
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DEDANS PARIS, VILLE JOLIE
Dedans Paris, ville jolie,
Un jour, passant mélancolie,
Je pris alliance nouvelle
À la plus gaie damoiselle
Qui soit d’ici en Italie.
D’honnêteté elle est saisie,
Et crois, selon ma fantaisie
Qu’il n’en est guère de plus belle
Dedans Paris.
Je ne vous la nommerai mie,
Sinon que c’est ma grand amie;
Car l’alliance se fit telle
Par un doux baiser que j’eus d’elle,
Sans penser aucune infamie
Dedans Paris.
Clément MAROT (1496-1544)
LE DIZAIN DE NEIGE
Anne, par jeu, me jeta de la neige,
Que je cuidais froide certainement ;
Mais c'était feu ; l'expérience en ai-je,
Car embrasé je fus soudainement.
Puisque le feu loge secrètement
Dedans la neige, où trouverai-je place
Pour n'ardre point ? Anne ta seule grâce
Éteindre peut le feu que je sens bien,
Non point par eau, par neige, ni par la glace,
Mais par sentir un feu pareil au mien.
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HAFEN NACHT
Mitternacht...
Lichten leuchten im
Hafen
Wie tausend Sterne
Reflektiert auf
dunklem Wasser
Eine wundervolle Nacht
An der Riviera
Duch die sanfte Brise
des meeres gerüttelt
Loreleï - Deutschland
NUIT AU PORT
Minuit...
Des lumières brillent
dans le port
Comme mille étoiles
Se reflétant sur
l’eau sombre
Une belle nuit
Sur la Riviera
Bercée par la douce brise
de la mer
Traduction - Loreleï - Allemagne
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Poème de Fred Hall (US Air Force) découvert lors de ma visite au Musée des Alliés - Berlin
Poem by Fred Hall (Us Air Force) discovered during my visit to the Allied Museum - Berlin
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Nadine CAPIRCIO - France
"Solfège de la vie" (2021)
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LES FLEURS NE SONT PAS NOIRES
Pourquoi les fleurs ne sont-elles jamais noires ?
Ne portent-elles jamais le deuil ?
Elles portent toutes les couleurs de l’arc-en-ciel,
De l’aurore et du couchant
Elles portent toute la beauté du monde
Mais avec l’humilité de leur magnificence.
Leur œuvre n’est que Beauté, chacune éclot, resplendit
Fane mais il nous reste leur beauté entrevue.
Mais il y a celles pourtant qui vous piquent les doigts
Vous labourent le cœur
Rappelant les heures évanouies.
J’ai parfois la rage au cœur de voir,
Le mal, la guerre
L’enfant qui pleure sous les bombes,
Le migrant qui se noie
L’homme désespérée, la femme violentée
Le monde ne serait-il que désespoir ?
Alors je vais chercher
Au jardin de mes secrets,
Il est une fleur qui sommeille
Et qui me dit :
« Les fleurs ne sont pas noires
Il faut garder l’espoir ! »
Bernard POULLAIN - France
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RADOTAGE...
Le vent de la nuit le vent du néant le vent de l’oubli
Souffle sur l’après sur nos vanités sur nos amours mortes
Ce souffle éternel qui nous vient d’hier jamais ne faiblit
Il va vers demain brisant l’avenir qui ferme ses portes...
Aujourd’hui n’est-il qu’un futur rêvé jamais accompli ?
La blancheur des os des Saints des Hitler toujours apostrophe
Elle est identique en tous points pareils à celle d’un chien
Voilà l’évidence -une bonne chose une catastrophe ?-
Hantant notre esprit que serait le mal que serait le bien
Si la bête sait l’homme sait qu’il sait l’homme philosophe...
‘Le monde est cruel ! Ce regard n’est-il qu’interprétatif
Les fils de Mani les fils de Jésus comme les athées
Tiennent des discours voulant supprimer l’interrogatif
Que de requiem échos de douleurs toujours répétées
Le soleil est-il dans une empathie ou dubitatif ?
Face à son miroir qui le questionne autant qu’il se ride
L’Homme ainsi radote -et je n’en suis qu’un perdu dans son temps-
L’Homme s’interroge entendant vibrer l’esquisse du vide
L’Homme également regarde inquiet ses jours ‘importants‘
Face à son miroir il perçoit Chronos stoïque et placide
…
Est-il un orgasme une litanie un raisonnement
Un cri de la chair un cri de l’esprit un cri qui soit autre
Pouvant transcender -pouvant expliquer accessoirement-
Pourquoi tout cela pourquoi Thanatos sans cesse nous vautre
Dans ces questions sachant nous troubler souverainement...
Didier COLPIN - France
(Remarques sur la construction :
Cinq strophes,
Strophes des cinq vers,
Vers de quinze pieds avec césures à 5,
Respect de l’alternance F/M des rimes et de leurs S/P.)
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DREAMCATCHER
Mort-vivant de son temps
Le poète écrit
À l’encre sympathique
Sur une toile virtuelle
Attrapeur de rêves
Qui passent et trépassent
À la trappe
Plus de danger
Plus de public
La poésie est un danger pudique
Olivier Félix HOFFMANN - France
https://Facebook.com/ethnopoete/
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ET PUIS LE BLEU
Et puis le bleu infini
Les reflets d’or
Des vents du sud
Sur les vagues légères,
Le lent murmure
Des clapotis
Sur le sable blond
Douce mélodie
Comme une berceuse...
Un rêve éveillé
Les chevaux blancs
Crinières au vent
Comme un mirage...
Et puis le bleu infini
Teinté de rose
Des soirs d’été,
Sous le ciel du sud
Dont l’horizon
Se fond sur l’onde
Des guitares gitanes
Chantent au loin
Autour d’un feu
Comme un conte de fée...
Lory Ann - Allemagne
https://www.lory-ann-lyrics.com/
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SOUVENIRER FRÅN SARDINIEN OCH KORSIKA
MATADOR ! Och vissa dagar när det turkosa medelhavet rasade in i en av vikarna där familjen Galloni hade sitt läger a "Gypsystyle", då lekte vi två små bröder vid stranden och vi var tjurarna och medelhavet var el matador. Vi sprang mot de vrålande havets vågor ! För att i sista stund snabbt vända för att inte havet skulle sluka oss. Sånmycket förstod vi. Att känna hur de starka strömmarna drog i våra små fötter. Det turkosa medelhavet tog oss aldrig. Vi simmade hundsim och använde stockar som flytetyg. Medelhavet fostrade mig till att bli en bra simmare, det kan flera andra Oceaner intyga, att jag drunknar inte. Om du någonsin skulle befinna dig på drift, i en ström, simma aldrig emot den , då drunknar man av utmattning, följ hellre strömmen , håll dig bara flytande och du kan överleva i ca 2 dagar. En chanstagning, men att flyta med strömmen ger dig i alla fall lite mer tid, att bli räddad eller drunkna. Känns som detta går att applicera på livet i samhället... Bob Marley : "Don’t jump into the water if you can’t swim". Simma lugnt !
Mikaël GALLONI - Sverige
SOUVENIRS DE SARDAIGNE ET DE CORSE
MATADOR ! Et certains jours, la Méditerranée turquoise s’effondrait dans l’une des baies où la famille Galloni avait son camp "Gypsystyle". Nous jouions, deux petits frères, à la plage, nous étions les taureaux et la Méditerranée, El Matador. Nous courrions vers les vagues rugissantes, virant vite au dernier moment pour pas que la mer ne nous dévore. Nous avions tellement compris en sentant comme les forts courants tiraient sous nos petits pieds. La Méditerranée turquoise ne nous a jamais emmené. Nous nagions comme des chiens et utilisions des bois flottés. La Méditerranée m’a formé à être un bon nageur et plusieurs autres océans peuvent en attester. Si jamais vous êtes en opération dans l’eau, ne nagez jamais contre elle, vous vous noieriez d’épuisement. Suivez plutôt le courant, restez simplement à flot et vous pourrez survivre pendant environ 2 jours, une chance. Flotter avec lui vous donne au moins un peu plus de temps, pour être sauvé ou finalement... vous noyer. On dirait que ça peut s’appliquer à la vie en société...
Bob Marley : "Ne sautez pas dans l’eau si vous ne savez pas nager". Nagez calmement !
Traduction -
Mikaël GALLONI - Suède / Nathalie LAURO - France
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ÉTOILER
Je n’ai besoin de rien,
dans l’absolu, c’est certain.
Balivernes, je sais que je me traîne,
depuis que mes envies sont parties,
ailleurs voir du pays, je m’ennuie.
Sois gentil, je t’en prie,
offre-moi quelques grains de folie,
fais pétiller ma vie, viens étoiler mes nuits.
Valérie DECANTE LOPEZ - France
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SHELL
The Princess was the storyteller
Of the fantastic tale of the earth.
All had started on the turquoise Island,
With a sweet dive in the warm water.
The Mermaid of the Mediterranean Sea.
The golden shell hidden on the seabed.
A breathtaking story.
The deep love of a mother.
Rose - Principality of Monaco
COQUILLAGE
La Princesse était la conteuse
Du fantastique conte de la terre.
Tout avait commencé sur l’île turquoise,
Avec une douce plongée dans les eaux chaudes.
La sirène de la Méditerranée.
Le coquillage doré caché sur le fond marin.
Une histoire époustouflante.
L’amour profond d’une mère.
Traduction - Rose - Principauté de Monaco
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UN DOMANI
Faceva freddo.
Un vento gelido soffiava sulle montagne di Pigna.
Il cielo era così grigio che si poteva sentire l’odore della neve nell’aria.
L’inverno sarebbe stato difficile.
Lo sapevano tutti sulle rive del Mediterraneo, ma nessuno diceva niente.
Era un momento difficile da passare,
Come per gli uomini nelle trincee.
Un domani, la primavera ritornerà a rallegrare i cuori.
Virginie LELARGE - Italia
UN DEMAIN
Il faisait froid.
Un vent glacial soufflait sur les montagnes de Pigna.
Le ciel était tellement gris que l’on pouvait sentir l’odeur de la neige dans l’air.
L’hiver allait être difficile.
Tout le monde le savait sur les bords de la Méditerranée, mais personne n’en disait mot.
C’était un moment difficile à passer,
Comme pour les hommes dans les tranchées,
Un demain, le printemps reviendra pour réchauffer les cœurs.
Traduction - Virginie LELARGE - Italie
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RESTE À FAIRE
Sur le cours de ma vie,
je m’étais endormie,
bercée par mon quotidien,
je m’étais assoupie.
Puis par un beau matin,
d’une nuit trop claire, je le crains,
j’ai compris enfin,
que le choix du chemin était mien.
Le plus dur reste à faire,
me trouver d’autres repères,
avancer vers un futur qui m’espère,
mais aucune marche arrière ne tolère.
Valérie DECANTE LOPEZ - France
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LES CHANTS SANS BORNES
Les chants sans bornes ont recouvert les étendues du réveil, un à un. Le passeur est retourné dans sa demeure, dans sa grotte. Il médite. Et, dans le noir, son aura respire les fleurs des alcôves.
Le vrombissement de l'onde garde son allure solitaire dans les mondes renaissants. Sans savoir où est le parfum, ils embaument de nonchalances gracieuses.
Je rends à mes limbes mon désir d'enfant.
Qui ne m'a pas compris est encore dans la recherche de son chemin.
Oh, généreuses fleurs d'été, je vous laisse sur la route pour que le vide ne vous dévore pas.
Je m'éteins, encore une fois.
Mon silence vous accompagne mot après mot. Dans une flamme.
Les vieilles gargotes dans, un mouvement de la langue, retiennent le souffle de nos espérances. Un paradis en devenir sur les femmes et les enfants.
Les hommes iront dans le noir ramasser leurs bûches jusqu'à la craquelure de la guimauve. Qui ne reviendra pas, aura laissé sa vieille peau dans le sac aux balivernes hideuses.
Nul ne saisit pourquoi il faut changer alors que le vieux train reste amarré à son mât.
Il faut recoudre à l'aube les lents crépitements des vases clos. Il faut irriguer les vieilles ornières de nos mondes adjacents. Les longues fatigues iront s'y éteindre.
Oh !!! Que le vœu de mon ciel est vaste et prenant. Je m'y amuse. Conscient. Un glaive dans ma paume, le feu de l'âme, brûlant.
Fabrizio DI CARMINE - France / Italie
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MÉTAMORPHOSES DU DÉSIR
Ne désirer rien
Que l’on ne possède déjà,
Là est le bonheur !
Ne vaudrait-il pas mieux
Au lieu de désirer
Vivre l’instant présent ?
C’est un songe oublié
Dont la trace nous poursuit
Dans l’illusion de sa réalité.
C’est notre imaginaire
Nous aspirant
Vers la conscience d’un renouveau.
C’est un rêve de châteaux en Espagne
Dont l’utopie nous aide pourtant
À vivre le présent.
C’est l’enfant
Dans son impatience
À vouloir déjà être grand.
Quand on a dix-huit ans
On ne vit que de désirs
Dont nul ne sait qu’ils vont finir.
Bernard POULLAIN - France
(Aphorismes du désir - Thème du printemps des Poètes 2021)
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AD LIBITUM
Je vous écris dans l’imprécis du jour des murmures troublés de cris puissants et clairs
Je vous écris d’ici et d’ailleurs d’aussi loin que je me souvienne
Je vous écris d’un jet l’inachevé qui pointille
Je vous écris des pirouettes au fil d’une onde bavarde
Je vous écris entre-lignes la peur qui cisaille en douce
Je vous écris sous scellés des surnoms parfaitement ridicules
Je vous écris des voyelles écorchées au tranchant des consonnes
Je vous écris une langue de fièvre et de ronces
Je vous écris à tire d’aile un rien volé au vent
Nadine TRAVACCA - France
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CONTE DE LA FUSION ATOMIQUE
Préface, épilogue
Brouillon, construction, livre terminé
Je suis comme la mer, je vois le début, je ne vois pas la fin, et le ressac me ramène sur la grève, un jour il m'emportera
Mes histoires sont comme la vie , un début et une fin. Il faudrait un conte de fée, un début et la fin dans le même caveau, unis à jamais. Roméo et Juliette, Antigone et Hémon.
Quand on aime avec passion on voudrait être pour l'autre le premier et le dernier, pour même dans la mort rester ensemble.
Ça doit être merveilleux de vivre un conte de fée...
... oui mais c'est dangereux
La mort, je l'ai vue, j'ai pas été emballé
Et la vie ? C'est compliqué.
Ma vie contient son début et déjà sa fin
Laure FERROUD PLATTET - France
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FANTÔMES
En bras de branches
Comme implorant le ciel
Un mirage effeuillé.
Des charpentiers qui crient
À fleur de "vert y tait"
À la racine d'une rencontre
Sur la mer
Autant de chemins de vie…
Mais encore de nouveaux êtres métalliques
De noircir cette forêt de rêves éveillés
Par moment je vois pousser des masques
Sans thé jeu n'aime plus
L'homme sans tête a perdu pied
SDard - France
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RETROUVAILLES INÉDITES
Ceux que j'appelle
Par leur nom
Et qui n'ont
Plus de nom
Ceux qui
Sont devenus
Ceux que
J'aimais beaucoup,
Les ai-je aimés assez ?
Et puis te revoilà, clos sur
Le monde
Partagé entre une aurore
Et de nouveaux succès.
Tel un cheval qui piaffe
Dans un essaim d'abeilles.
Dans ton antre
Comme un ventre,
L'éclat parfumé
D'un thé
Une guitare
Et trois chansons
Dont nous savons
Qu'elles n'ont plus d'importance.
De plus loin revient
La démesure.
De nos gestes
Inscrits
Dans plus loin que l'aurore
Ce chant partagé
Qui cherche
Ses dépositaires
Nous laisse
En un clin d'œil
L'art de nous bien taire.
Au-delà des saisons
Des éclats,
Du pardon
Au-delà de nous-mêmes,
La terre
Et ses moissons
Comme gorgées d'orange
Nous projettent
En vermeil
Sur un grand tapis vert.
Une main blesse
Et joue la part de nous
Cachée.
Rien d'obscur,
Simple distance.
Rien
De notre silence
N'atteint cette guitare
Qui de très loin se tait.
Et reste dans la mer
L'éclat de nos saisons
Qui n'ont plus de sanglots,
Qui se rêvent à nouveau
Qui sont comme un sillon
Qui pèse sur le monde.
Dans l'étoffe,
Tous nos gestes froissés
Sont devenus des signes.
Ton sourire même est intérieur
Peut-être enfin libre
De m'atteindre.
Et je chante au présent
Ton nom qui me dit oui.
Chacun a dans son cœur
Un cercle de lumière
Et sa part de sable
À l'ombre des enfants
Qui nous rejoignent
En baisers doux.
Ainsi le ciel
En toi
Se tait,
Et
Me donne
À rêver
De ce qui t'habite.
Dans les volutes de juillet
Un enfant né
Des temps d'aurore.
Là-bas
Très loin,
Dans les champs,
Avec les vagues
De marées hautes.
Martine BIARD - France
"Les sentinelles du désir"
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IL FALLAIT QUE JE LE DISE !
Rendez-vous en terre inconnue
Arrêtons de nous plaindre
Il y a pire que le Covid
La faim dans le monde tue des millions de personnes, et le dérèglement climatique tue jusqu’à notre porte.
Respectons notre environnement et ses habitants.
Si certains humains ne veulent pas respecter cette magnifique planète, qu’ils partent sur la lune, si cela les enchante, et laissent leur place aux êtres vivants, responsables et dignes d’apprécier ce que les phénomènes naturels ont mis 5 milliards d’années à construire. Vous les hommes, en moins de 100 ans, vous venez de rayer ce travail millénaire.
N’oublions jamais d’où nous venons ! Nous sommes, depuis les prémisses de la vie ; des bâtisseurs, des paysans, des inventeurs, des rêveurs, pour l’amélioration de nos conditions de vie.
Ne gâchons pas tout ! Revenir aux sources, à l’essentiel, ne veut pas dire faire marche arrière sur le progrès !
Les citoyens du monde, se refusent de voir que notre terre souffre, qu’elle agonie, Elle est là, presque à attendre qu’on l’achève pour abréger ses souffrances.
Quand un homme est à terre, il faut lui tendre la main pour le remettre debout. Quand une femme pleure, il faut la consoler et la protéger de ceux qui ont osé blasphémer l’antre de la vie.
Pourquoi ce monde, n’est pas un monde de partage ? Mais trop souvent, d’égoïstes, de jaloux, d’hypocrites. Faut-il que l’on soit à terre, pour espérer trouver la charité et la pitié ? Mais la pitié, nous n’en voulons pas. Ce qu’on veut, c’est garder notre fierté et notre dignité.
Ce monde a besoin d’argent, bien souvent pour s’acheter des futilités. Cette monnaie de papier, n’a qu’une seule raison d’exister, celle de servir d’’échanges, comme on troquait par le temps, un poulet contre des soins.
RETROUVONS NOS VALEURS, s’il vous plaît !
L’argent contribue à notre confort, mais n’achètera jamais l’amour qu’on désire tant.
Nous sommes en train de dilapider notre trésor. Notre unique richesse, notre « Terre-Mère ». Pour elle, nous devons nous battre, la défendre, la préserver, tout au moins…, l’épargner. Elle a toujours été là pour vous. Et vous, qu’avez-vous fait pour elle ?
Ne laissez pas à vos enfants les restes de votre repas. Ce qu’ils demandent ? C’est de pouvoir manger à leur faim, de vivre sur une terre fertile, dans un monde libre. ENSEMBLE.
Philippe ANNO - France
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LE POISON
Le vin sait revêtir le plus sordide bouge
D'un luxe miraculeux,
Et fait surgir plus d'un portique fabuleux
Dans l'or de sa vapeur rouge,
Comme un soleil couchant dans un ciel nébuleux.
L'opium agrandit ce qui n'a pas de bornes,
Allonge l'illimité,
Approfondit le temps, creuse la volupté,
Et de plaisirs noirs et mornes
Remplit l'âme au delà de sa capacité.
Tout cela ne vaut pas le poison qui découle
De tes yeux, de tes yeux verts,
Lacs où mon âme tremble et se voit à l'envers...
Mes songes viennent en foule
Pour se désaltérer à ces gouffres amers.
Tout cela ne vaut pas le terrible prodige
De ta salive qui mord,
Qui plonge dans l'oubli mon âme sans remord,
Et, charriant le vertige,
La roule défaillante aux rives de la mort !
Charles BAUDELAIRE (1821 - 1867)