Extraits du recueil - Les couleurs de Berlin
Venise en poésie
Extraits du recueil - Un hiver à Venise
Venise en poésie (1)
Une pluie d'étoiles inonde la lagune
C'est une nuit romantique apaisante et blanche.
Je presse le pas sur le Rialto
il y fait toujours froid de toute façon.
Un vol de pigeons sur San Marco ?
fermer les yeux, écouter...
mon rêve de poésie vénitienne.
Des fées scintillantes ?
...lumières multicolores des nuits du Grand Canal.
L'hiver de Vivaldi
C'est Venise sous la neige.
Venise en poésie (2)
L'ange du carnaval glisse sur son fil
depuis le Campanile,
On est tous masqué d'or ou d'argent
qui reconnait qui ?
Une fée fleurie ou un ange de satin
qui est ta voisine ?
mais aussi un joker au regard sadique...
ils se permettent tout.
Plus vraiment de repaires
on a basculé au siècle dernier,
des fêtes de couleurs, du cristal et des tulles
on se croit à la cour mais en attendant
fuyons les Casanova pervers à l'angle des ruelles.
Une longue cape de satin noir tournoie
puis disparaît dans la nuit.
Venise en poésie (3)
On batifole au champagne,
les violons
sous les grands lustres
nous enivrent.
À minuit, en courant
dans les ruelles sombres,
j'ai brisé
ma pantoufle de verre,
puis du fond de mes zones
de crépuscule
un ange arc-en-ciel
a surgi,
il semblerait
que tous les contes de fée
soient réunis sur San Marco...
Pas de place
pour les vampires
de caniveaux
quand on rêve en couleurs
Venise en poésie (4)
Le palais rose et de dentelle,
des Doges ou pas
je le peindrais les yeux fermés...
Le soleil hivernal
me glace mais
je vais rester là
jusqu'à minuit.
Je regarderai
les lacs lunaires,
visibles à l'oeil nu ce soir, on m'a dit
et les bateaux passer
sous les grands ponts
où on aime noyer
les violences éternelles.
On y ressent
les désespoirs romantiques
du XXème,
les envolées mélancoliques
précipitées
sous deux siècles
d'eau verte.
Venise en poésie (5)
Ouvre ta main
des étoiles s'en échappent
celles de tes yeux...
... Un monde fou
de beauté joyeuse,
difficile
de rejoindre la terre ferme.
La voie lactée
veille sur la Sérénissime
contre vents et marées.
Un cappuccino...
la sensation intense
d'un moment attendu.
Vivaldi a envahi le salon
je tire les rideaux
sur l'hiver et la nuit.
Venise en poésie (6)
La foule aux visages masqués m'oppresse,
des milliers d'yeux, jamais les tiens,
Je rêvais d'un prince pour le bal,
Je n'ai croisé que deux bouffons
et ces masques blancs qui glacent jusqu'au sang.
On croit être une princesse, belle comme l'aurore
mais les crapauds restent crapauds.
5 heures du mat...
le silence est partout.
Seul, un marquis ivre, titube.
*les masques, évoqués à plusieurs reprises dans cette série, sont les masques du carnaval et pas ceux liés au Corona.
Poèmes des montagnes
Extraits du recueil - Le Léman bleu
Crépuscules enchanteurs,
Le lac est argenté, le ciel pas moins,
les pics enneigés se reflètent sur l'eau.
J'aime cette beauté calme.
pas une vague, tout est doux.
Des corneilles, deux trois gouttes,
j'écoute le silence des montagnes
j'écoute le silence du passé
depuis le berge où l'on riait
aux confidences d'adolescentes.
La chaleur de juillet alourdit l’atmosphère floue.
À chaque clignement de paupières, un nouveau souvenir...
... Balades des soirs d'été, nostalgie certaine.
Des lumières sur la rive opposée,
le crépuscule m'enchantait à l'époque,
il m'enchante encore.
Je ferme les yeux,
je respire fort.
Azur alpin,
Les papillons multicolores volettent
dans la transparence de l'azur alpin...
Peut-être un jour,
je saurais penser sans désarroi
et sauver les apparences.
même si le cœur reste meurtri,
On a tous des sourires
qu'on ne garde que pour soi.
J'avais un grand besoin
de ce retour aux sources vives
de tendresse...
...de nouvelles douceurs méconnues jusqu'alors
pourraient remplacer les regrets.
L'air de la vallée merveilleuse m'habite,
un clin d’œil
sur les sommets,
mon esprit s'apaise.
À mes montagnes d'aquarelle,
J'écris des vers d'amour pour raviver la douceur.
Je voudrais des soleils de printemps
ou de neige...
rêver paisiblement.
Comme la lune discrète qui dévoile
parfois ses secrets,
j'aime ces montagnes d'aquarelle
aux senteurs du matin
plus douces que la brise légère
qui virevoltent en notes de harpe.
Je voudrais revenir sur mes pas,
surprendre des souhaits irréels
et sans chercher à comprendre,
vouloir conserver le passé sans pleurer...
... Danser sur le lac comme une fée-libellule.
Le champs aux mille fleurs
respire nos vacances insouciantes.
Les années ont cristallisé les bonheurs oubliés.
Ces simples vers sont tous pour elles,
pour mes montagnes d'aquarelle,
au gré du vent et des torrents.
Roche-neige,
L'hiver est froid.
neigeux,
superbe.
les flammes crépitent.
Par la fenêtre
les roches
dans la nuit
sont lumineuses
mais
les nuages sont descendre
bientôt
presque
jusque sur l'eau.
Le vent des pics
devient
glacial,
lourd.
Et puis
un matin,
ce bel hiver
fondra
là,
sur mon cœur
mélancolique.
Montreux 1965,
Le super 8 défile...
Maman
avec son
maillot
rose à pois blancs.
son ventre rond
et moi
dedans.
le temps
du bonheur.
papa nage
dans la piscine
du casino,
c'était
Montreux 1965.
Le jazz
envahit
la ville,
festival
de gaieté
aussi ce soir
mais
vivre
le présent
seule ici
est plutôt triste.
Bern comme avant,
Bern comme avant
pour voir
les vitrines
de Noël
sous les arcades.
je sautille
pour traverser
les rails du tram
je crois
avoir dix ans
mais
ce sont les pas
de mon fils
dans la neige
moi...
j'ai vieilli.
Depuis la route des crêtes,
Depuis la route
des crêtes
il y a les vignobles
à flanc de colline...
les raisins blancs
jusqu'au rivage,
le lac,
les sommets
au fond.
J'aime
cette chaleur estivale
qui fait
perler ma peau
de mille sensations,
en cet autre crépuscule
d'été,
opaque
mais
encore combien pour moi
ici ?
À quand le dernier ?
Je décide
ou pas ?
Non,
la vie elle,
décide toujours pour nous.
Berlin 2019
Extraits du recueil - Les couleurs de Berlin
Berlin 2019 (1)
Métropole violente
en noir et blanc,
soldats
en faction,
Soleil estival
mais
ruines en fumée
sur cartes postales.
La vision des cordes
des pendus
est oubliée...
dans le parc
les enfants
jouent.
La porte de Brandebourg
et les fils barbelés
sont
colorés
de touristes
joyeux.
Berlin 2019 (2)
Gifle froide...
Un drapeau soviétique
effiloché
par les années
flotte toujours
en relique sur le mur
du musée.
Yeux grenades,
bouche barbelée,
ce tableau
me choque.
La main tendue
écrasée par
une botte nazie,
deuxième tableau
de l'expo.
Le sang tape
dans mes tempes,
l'horreur
m'oppresse.
Une abominable poupée
démembrée,
yeux crevés,
cheveux arrachés...
Où est la sortie ?
Rouge
noir
fer
suie
j'agonise
sur l'instant.
Berlin 2019 (3)
Il s'appelait
Charlie ?
non
c'était un nom
de code...
et dans l'ancien
secteur russe,
un frisson
me glace
le sang.
Sans les rires
des touristes,
retour
à la Guerre Froide
devant
les vestiges
du rideau de fer.
Ils en ont fait
une galerie d'art
mais l'odeur âpre
persiste.
Les fantômes
des miradors
armés
hantent
les esprits.
Ici, ex Berlin-Est,
tous ces crânes rasés
me renvoient
à l'histoire.
Berlin 2019 (4)
Street art
choc
aux fumées
sanguinolentes
à chaque coin.
Dépravation
underground
pour borgnes
et putes déjantés...
... à vomir.
Tables taguées
puant l'alcool,
murs en décrépitude,
la bière
y est chaude.
pour ne pas dire
la pisse.
C'est un repaire
d'asociaux désabusés,
plafond bas
et odeurs
de cendre froide.
Berlin 2019 (5)
Les demi-fous,
les aliénés
sont les peuples
des porches
et du pavé.
J'ai cassé
un talon
mais je presse
le pas
sur ce boulevard
improbable
de puanteur animale.
Le S-Bahn (1)
là-bas au bout,
fait un bruit
de ferraille
dans le silence
de la nuit.
Je suis
dans la bonne direction...
... il semblerait.
Après un long kilomètre
incertain,
la Ostbahnhof (2).
Je réalise
bien vite
qu'elle n'est
finalement pas
un refuge
pour moi,
elle héberge des types
du troisième millénaire,
j'essaie de me calfeutrer
dans mes fleurs de mai.
Puis finalement, le S-Bahn arrive.
J'essaie DÉFINITIVEMENT de le calfeutrer
dans mes fleurs de mai...
il est bondé
de boiteux
de pouilleux...
Il stoppe
dans
un terrain vague.
Pourquoi
ce terminus-là
en pleine
nuit ?
Deux punks
disparaissent
sous la pluie,
et moi
je cherche
un taxi,
introuvable
en ces lieux.
1) métro aérien
2) gare de l'Est
Berlin 2019
Extraits du recueil - Les couleurs de Berlin
Berlin 2019 (6)
On court sur les boulevards
comme des enfants
entre les plaques de glace,
on saute
dans le premier wagon venu...
souvenir
de notre premier baiser.
Tes yeux de cristal
cerclés de noir,
tes mèches folles...
ivresse
de notre hiver 2010.
SOUDAIN,
le plancher
vibre
au passage
d'un métro
sous l'immeuble.
MINUIT,
j'écrirai
encore un peu
tous nos bonheurs
que le ciel sait,
je frisonne
dans mon châle,
en regardant
les toits blancs berlinois
et les brumes de la nuit.
Des sirènes au loin,
des lumières brillent,
je tire le rideau,
tout est doux
près de toi.
Berlin 2019 (7)
On a rit
et dansé
dans les clubs
de minuit.
Dehors,
seul le pied
de la Fernsehturm*
échappe
aux brouillards
givrants,
les blocs de glace
dérivent en surface,
le vent de Sibérie
a été annoncé.
Tourbillon humain,
tourbillon de neige,
mille lumières,
ma tête tourne,
j'attrape ton bras,
pour marcher
sans glisser,
le froid
me rend heureuse,
Berlin
aussi.
*tour de la télévision haute de 368m
Berlin 2019 (8)
Loin de la démence
du centre-ville,
la paix du lac
la paix
de l'eau.
Puis, des éclats de rire
au Biergarten*
on voulait tant
ces couleurs printanières !
Le moineau,
en équilibre sur l'assiette,
picore
les miettes
de l'apfetlstrudel.
Le parc
est en fleur
et je rêve à
l'instant unique.
Les canards
m'interpellent
depuis
les clapotis
lumineux...
Toi, tu souffles
comme
un enfant
dans la paille
pour faire des bulles...
me faire rire.
* brasserie en plein air
Berlin 2019 (9)
Un clin d’œil
à la lune,
fraîcheur
des grands arbres,
l'eau est calme,
l'air est bleu,
c'est un soir
de juin,
il fait doux
comme
on s'aime.
Je ne rêve
plus à rien
je vis
juste
l'instant douillet.
Quelques pas
romantiques
sur la berge,
ta main
dans la mienne,
nos yeux
rieurs.
Berlin 2019 (10)
On danse
sur des pistes
de verre coloré
On chante aussi
sous les étoiles.
Et plus tard,..
on rit...
bras dessus
bras dessous
dans nos robes
de fête
chaussures
à la main
chignons échevelés.
Le portrait Brejnev-Honecker
nous surprend
au détour
de nos divagations
nocturnes.
Frissons
sur ma peau,
les températures
rafraîchissent
à présent.
Cité chaotique,
aux noirceurs
du passé...
aux douceurs
des amants.
Noir profond
et acier...
arc-en-ciel
quand on sait
y vivre.
Et plus tard,..
on rit...
C'est l'heure
des aurores jaune-orange
depuis les terrasses
au-dessus
du fleuve.
Poudre d'or
Extraits du recueil (novembre 2020)
De suie,de jade et de saphir
Extraits du recueil (mars 2020)
Vides et Sensations
Extraits du recueil (décembre 2017)
Le sang de nos vies,
Je vivrai esseulée,
Les doutes et le vent,
Les écumes d'argent
Et les lunes de mai.
Je vivrai sans regret,
Les pluies et les printemps,
Les soleils qui nous aiment,
Les rayons transparents.
Loin de tes contes hantés,
De tes histoires folles,
Tes regards sans pitié,
Tes sourires blafards.
Loin du sang de nos vies,
Qui s'écoule et qui sèche,
De mes larmes de feu,
De mes larmes d'adieu.
Loin de ce qui détruit, paralyse et condamne,
Enchevêtre mon cœur comme un lierre sans âme,
À des murs froids, très froids qui protègent des drames,
Mais séparent tous ceux qui souhaitent s'aimer.
Que tout s'efface !
Que le ciel pleure !
Que la mer meure !
Plus rien ne doit rester
Si tu veux me quitter...
Que tout s'efface !
Plus aucun lien
Plus une trace.
Nudité,
Et de ma pauvre âme en délire,
La seule chose que je retire,
Ce sont des vides, des sensations,
Des fluidités, des pulsations.
Je ne rêve pas,
Je ne rêve plus,
Et ses nuits sans toi,
Ne m'importe plus.
Et de ma pauvre âme en délire,
La seule chose qui m'attire,
C'est une idée d'immensité,
Son clair reflet, sa nudité.
Spectre,
De cette réalité je trésaille,
Je ne voudrais retenir,
Ni le jour, ni l'année,
Ni l'hiver, ni l'été.
De cette absurdité qui m'assaille,
Je ne voudrais contenir,
Que la réussite, la tolérance,
Que les idées de délivrance.
De cette cruauté, je défaille,
Je ne voudrais revenir,
Ni sur les secrets,
Ni sur les départs,
Ni sur les regrets.
Ni sur les aveux,
Ni sur votre spectre de vie à deux.
Froides nuits de juillet,
Mais ta voix était triste
Et ton âme livide
Mon sommeil est anxieux,
Où es-tu à l'instant ?
Ton regard était noir,
Ton regard était creux,
Tous tes mots sans passion,
Érodés par le temps,
Sans passion, sans passion,
Sans passion et sans vie.
Près de toi, les nuits étaient froides,
Près de toi, j'avais peur de minuit.
J'ai besoin du soleil, de la mer, des enfants,
Retrouver la chaleur et le Mistral brûlant,
Oublier les corbeaux et la brume et le vent.
S'il te plaît... un effort...
Fais un pas en avant.
Hivers sans sommeil,
Parce qu'on a plusieurs vies,
Je supporte le pire,
Mes hivers sans sommeils
Tes regards sans soleil.
Dis pourquoi tu soupires ?
Et où sont tous nos rires ?
Dans ces gouttes de pluie qu'a desséché le vent ?
Dans ces gouttes de pluie qu'a dévoré le temps ?
Parce qu'on a plusieurs vies,
Moi j'espère et j'attends.
Qu'une aquarelle,
De ta présence, on ne décèle,
Qu'un peu d'encens, qu'une aquarelle.
De mes aurores qui ruissellent,
De mes rosées qui se rappellent,
Sous mes sourires, mes étincelles,
Ta main vers moi, je n'attends qu'elle.
Si je t'écris..,
Si je t'écris c'est pour te dire
Qu'en un instant, j'ai tout tâché
Et ton prénom
Et ton passé.
J'ai parjuré ton souvenir,
Déraciné notre avenir,
J'aurais aimé tout conserver,
Pourtant tu vois, rien n'y a fait.
J'ai fait des rêves des cauchemars,
Là, j'ai compris qu'il était tard,
Pour protéger notre amour frêle,
Fallait du temps,
Fallait des ailes,
J'ai choisis d'aller sous la grêle,
J'ai préféré, la pluie, le vent,
À ton sinistre amour fuyant.
Le jour d'après, j'eus l'accalmie,
Définitive et si jolie,
Plus qu'un répit, une autre vie.
J'ai enfin trouvé des merveilles,
Des fleurs et des nuits étoilées,
Du sable chaud, un doux tempo,
Un horizon, des papillons,
Tout ce qu'on aime,
Ce que l'on rêve,
Ce qui est soie,
Ce qui est doux.
Toi, tu es où ? Ça , je m'en fous.
Je ris, je vis, je chante enfin,
Je ne veux plus pleurer sans fin,
Je t'oublierai, ça c'est certain.